mercredi 15 décembre 2010

ECOBUILD 2011 - LONDON, UK

                                                                                                  Mercredi, 8 décembre 2010
Aéoroport international de Heathrow - 20h17

Ultime étape de long voyage commercial, Londres. Sur place un ami de longue date, Gregory Morgan doit m'aider à planifier notre emplacement au sein de l'exposition Ecobuild 2011. Annuellement, cette exposition internationale met de l'avant les plus récentes avancées technologiques écoresponsables. Cette année, la rumeur veut que la mission commerciale de Dubaï compte y lancer son programme d'achat pour la poursuite de ses projets de constructions insulaires. Le volume de transactions vers les Émirats s'est drastiquement affaissé en deux ans. La crise financière et la faillite technique des opérations de financement off-shore ont donné un sérieux coup aux iniatives mondaines planifiées. Voulant redémarrer leurs chantiers , ils espèrent insuffler un peu d'air frais avec un concept englobant des technos du futur.



Chose certaine, Ecobuild est certainement un bon endroit pour voir et être vu. Le marché anglais de la construction résidentielle prend une ampleur exponentielle. D'après ses banques de logements, le pays est surpeuplé depuis au moins vingt ans. Pour remédier à cette crise du logement endémique et stimuler l'activité de ses secteurs afférents, le gouvernement du Royaume-Uni à instaurer un programme général de crédits d'impositions eco-friendly. L'éligibilité des projets devra reposer sur une accréditation basée sur l'origine et la certification environnementale du produit. Donc dans une grille à pointage , un produit local se voit attribuer 5 points , un produit local vert se mérite 10 points , un produit étrangerè mais écolo recevra 7 points au tableau. C'est dans cette dernière catégorie que nous souhaitons faire le maximum afin d'attirer des investissements majeurs au pays.



Depuis les dernières trente minutes mon téléphone portable est chaud comme la braise. Confirmation de séjour à mon B & B de Belgravia , confirmation de rencontres et planification des entreposages sur un chantier au nord de Londres.

Je serai attendu par Gregory à la Victoria Station demain vers 11h pour aller prendre un repas dans le secteur. Un bon fish & chips est toujours le bienvenu lors d'une tournée chez mes clients anglais. Il faut bien des traditions pour se sentir à la maison ! Je me rends à l'instant à mon lieu de séjour. Belgravia est un secteur d'une architecture typique offrant plusieurs options d'hébergements à des prix raisonnables pour Londres. Malgré tout, London demeure une ville très onéreuse avec une offre de logement plutôt médiocre.

Le lendemain vers 11 heures - Victoria Station (Trains et métro)



Tradition oblige, Gregory m'accompagne au restaurant Seafresh pour un poisson irréprochable. Quelques anecdotes plus tard, nous nous dirigeons vers le centre de foire . Sur place , nous prenons nos dispositions auprès du promoteur. Contrat d'exposant et ristourne sur les ententes locales, etc. Assorti à cet accord nous est demandé un jolie somme forfaitaire pour s'assurer de notre présence.



Nous quittons le grand hall des expositions vers les 14h. Je dois attraper l'eurostar en vitesse, demain j'ai un vol de Paris pour Montréal.

Je suis bien hereux de pouvoir rentrer à la maison !

Cordialement,

François Tremblay

Songes aéroportuaires à Paris

                                                                                                       Jeudi, 2 décembre 2010

Aéroport Charles-Degaulle - Terminal 2F - 13h37



Enfin ! Je suis de retour dans le monde libre. Il faut dire que j'ai eu plus que ma part d'emmerdes lors des derniers déplacements. Au moins ici, je ne risque pas trop ce genre d'imbroglio. Le douanier français à la mine bourrue de ce jour n'est certes pas très sympathique, mais il répond à une attitude contextuelle.



Les carrousels vomissent littéralement les bagages. Une foule composée majoritairement d'expatriés de l'ancienne Indochine amenant avec eux des marchandises inidentifiables aux emballages rudimentaires. À mon avis, il ne passeront pas les contrôles à la sortie du terminal. Ces scènes sont fréquentes à cette aérogare où arrive un volume considérable de vols exotiques. L'odeur pestilentielle des cargaisons asiatiques empilées devant le bureau des douanes est indescriptible. Comment ces gens, peuvent-ils faire des milliers de kilomètres avec ces victuailles en pensant qu'elles arriveront intactes à la maison ? Je suis toujours étonné de constater à quel point la bêtise des hommes ne meurt jamais.



De nos jours, les vérifications de sécurité pour l'accès aux quais d'embarquement sont monnaie courante et personne en ignore l'existence. Pourtant à chaque vol, j'aperçois les mêmes scènes d'idioties. Les règles clairement précisées mentionnent avec une lourde emphase une série d'interdits en plus d'offrir de judicieux conseils aux voyageurs. Malgré tout vous en trouverez toujours pour retarder le processus. Combien de fois, je dois me taper une mamie qui arrive avec son sac à main format géant rempli de tubes de dentrice , pots de crème hydratante, boisson embouteillée et j'en passe. J'ai même eu l'occasion de faire les frais d'une dame qui pensait emmener à bord ses nouveaux couteaux de cuisine en tentant d'expliquer à l'agent qu'elle n'était pas une vilaine criminelle. D'autres arrivent aux comptoirs des compagnies aériennes avec des quantités montres de bagages empaquetés avec un certain style, mais qui dans le contexte ne sont pas acceptables.



Sans paraître raciste ou réducteur, j'ai développé au fil de mes expériences une intuition quand vient le temps de choisir ma file d'attente au moment de la fouille. Primo, ne jamais choisir la file où se trouvent des personnes âgées. Rarement habitués à voyager, ils ne comprennent pas ce que signifie voyager léger. Secondo, tentez d'éviter les ressortissants arabo-musulmans lors de vos déplacements. Ils sont plus susceptibles à des fouilles en profondeur et vous risquez d'y perdre un maximum de temps. Tertio, fuyez les gothiques ou autres maniaques des piercings, les détecteurs de métaux ne pardonnent pas. Bingo ! Le meilleur choix, les hommes d'affaires japonais. Ces derniers ont une culture de la sobriété, voyagent fréquemment et détestent les chaussures lacées. Vous passerez rapidement à la prochaine étape de votre parcours.

En transit vers Londres, je passe quelques heures au salon privatif Air France. Massage de la nuque, dodo et quelques viennoiseries adoucissent les contrecoups du décalage horaire.



Décollage pour Londres prévu à 18h10.

Cordialement,

François Tremblay










                  

Damas l'éternelle

                                                                                                      Mardi, 9 novembre 2010
Sultan hôtel - 07h30



Remis de mes émotions, j'entame la découverte des splendeurs damascènes. Sur mes gardes, je suis convaincu de la présence d'une ombre qui me guette. Digne des meilleurs scénarios de romans d'espionnage, j'en prends la mesure : véhicule de police près de l'hôtel, clients réguliers au café, ligne téléphonique soudainement écho, etc.

Sans ignorer totalement mes compagnons de route forcés, je décide de poursuivre mes rencontres d'affaires prévues au calendrier. Disons que je m'en tiendrai à l'essentiel. Dommage, car Damas demeure une ville au riche passé. Elle serait la plus vieille cité toujours habitée du monde.

La légende dit que la tête de Saint-Jean-Baptiste aurait roulé jusqu'ici. Pour cause, un énorme reliquaire trône au coeur de la Grande mosquée des Omeyyades, deuxième lieu d'importance pour l'Islam après La Mecque.



Question d'anéantir le stress qui m'habite, je me rends au hammam Nouredin, institution située dans la vieille ville. Demandant mon chemin, un vieil homme très aimable m'y conduit. À travers les rues tortueuses du souk, les étrangers s'égarent et dans les circonstances, j'ai préféré éviter les embrouilles. Le portique de l'endroit est des plus banal, l'intérieur somptueux rappelle les contes musulmans. Broderies, dorures et cuivres martelés en font le décor. Les garçons de service vous accueillent avec doigté. Première étape, la remise d'un peignoir et d'un gant de crin (exfoliateur). Ensuite, vous êtes dirigé vers la grande salle de repos où après leurs soins les hommes prennent le thé.


Fontaines, bains de vapeur et sauna ! Quoi de mieux pour se détendre et évacuer la tension de la veille. Malgré cette fâcheuse aventure, la générosité des locaux est surprenante. En vérité, le peuple syrien est en général d'une amabilité déconcertante. Pour tout dire, ils sont aux prises avec un carcan politique et religieux. Otages d'eux-mêmes...vous avez toujours en mémoire cette référence.

Au troisième jour, je dois me rendre chez un artisan de la nacre. Ses coffres de bois nacrés sont splendides. Ici la marqueterie traditionnelle est l'affaire de la minorité chrétienne. Quelle sensation étrange dans un pays totalitaire musulman que de voir une si petite communauté chrétienne y mener une vie ouvertement acceptée dans un quartier où à quelques coins de rue y sont valorisés les extrémismes religieux.





Les conditions de travail de ces ouvriers sont celles du XIXe siècle. Avec une passion évidente, ils font honneur à cet art en voie d'extinction. La dent creuse après quelques heures de négociations amicales, je me lance à la recherche d'un bon endroit où prendre un repas. Impatient, je me rends au restaurant présidentiel. Traité avec la plus grande attention, je n'ai reçu aucune facture et me suis délecté d'une cuisine aux saveurs inoubliables.


Vers la fin de ce déplacement, il me fallait absolument profiter de mon temps libre pour ramener au pays des pièces d'artisanat de première qualité. Inutile de vous mentionner que le salaire moyen des travailleurs syrien en adéquation à une monnaie faible rendent les dépenses moins contraignantes. Qui dit Damas dit tissu ! Vous connaissez le damassé ? Vous n'y aviez jamais songé ! Nappes tissées et brodées à la main , couvertures , draps, etc.

Tony Stephan un marchand local de renom m'a offert de prendre quelques clichés de sa boutique. Parmi ses clients figurent ambassades , célébrités hollywoodiennes et étrangers de passage.


Les mains pleines , j'aborde mon départ vers Paris. Heureusement, mon expérience syrienne s'est bien déroulée après un commencement erratique. Je quitte ce pays en espérant qu'un jour ces gens pourront souffler un peu.

À l'entrée du souk, le président garde l'oeil sur ses disciples...



Prochaine destination : Paris .

Cordialement,

François Tremblay

mardi 14 décembre 2010

Tensions à Damas

                                                                                          samedi , 6 novembre 2010


Aéroport international de Damas - bureau des inspections 9h33

Tout juste débarqué de l'aéronef, deux agents de la police des douanes viennent à ma rencontre. L'un d'eux aime le jeu viril et insiste brusquement pour mes papiers. L'autre se contente d'observer la scène, le regard narquois. Nerveux, je me demande ce qu'ils ont en tête. Un troisième agent se pointe, son uniforme aux décorations imposantes me laisse comprendre qu'il est d'un grade supérieur. Après consultation entre douaniers, le supérieur me regarde fixement et me dit : How much is in your pockets ? Je lui réponds que je n'ai que 200 dinars jordaniens. Il rétorque dans un anglais approximatif : What are your plans for sleep tonight ? Rapidement, j'ai saisi l'escroquerie. Je suis sorti du poste amputé de mes espèces jordaniennes , la puce de mon téléphone cellulaire supprimée.

En état de choc, j'ai abruptement quitté le terminal sans bagage. Le long du débarcadère, deux hommes tiennent une conversation accoudés au capot d'un taxi. Ils s'approchent vers moi et me demandent si j'ai besoin d'être conduit au centre-ville de Damas. Pour une rare fois, on s'adresse à moi dans un anglais plus qu'acceptable. De fil en aiguille, ils me demandent où sont mes effets personnels. Coincé, je n'ai d'autre choix que de livrer avec craintes les détails de ma rocambolesque entrée en Syrie. Stupéfaits ils me demandent d'où je viens. Sans exiger un montant d'argent, le taxi m'offre volontiers la course vers l'ambassade canadienne.

Une fois sur place, le bureau d'aide me donne le montant de la course pour remettre au chauffeur. Sincèrement touché par cette générosité, j'insiste et l'invite en soirée pour un repas avec ses proches. Timide, mais assurément flatté il me dit de lui passer un coup de fil après avoir terminé mes dépositions à l'ambassade.

De retour dans les installations canadiennes, ils me permettent de joindre ma famille par téléphone et procèdent à la vérification de mon passeport et des autres documents relatifs à mon séjour pour affaires en Syrie. Quatre heures plus tard, je peux enfin rejoindre mon hôtel. Pour ma sécurité, le gouvernement syrien à été prévenu par les autorités canadiennes.

Dès mon arrivée à l'hôtel, une enveloppe contenant un message m'est transmise. Un numéro de téléphone y est inscrit et le sceau du gouvernement syrien y apparaît. Le tenancier de l'hôtel m'explique que le courrier fut déposé par un représentant du gouvernement et qu'il est chargé de surveiller mes déplacements.

Suivant les conseils de mon hôte, je décide de passer l'appel. Mon interlocuteur se dit sincèrement désolé pour ce qui est arrivé et il m'assure que les agents fautifs seront conviés devant les autorités militaires. Il m'indique qu'une voiture viendra me prendre en soirée pour le repas.

À ma grande surprise, un chauffeur officiel réclame ma présence au lobby vers 18 heures. Voiture protocolaire et membres du gouvernement syrien me souhaitent la bienvenue. En sécurité, ils m'entrainent vers un établissement prisé du souk de Damas.

Attablé au fond du restaurant en sous-sol le dos au mur, le président Bashar el-Assad est accompagné de son épouse et de ses acolytes. Dès lors, il me transmet ses regrets et me témoigne son respect pour le Canada et souhaite que cet épisode n'ait pas de conséquences graves entre nos autorités nationales respectives.

Un souper majestueux et quelques heures plus tard le président m'invite à rentrer à mon hôtel en compagnie de son chauffeur particulier.

La nuit fut pénible, j'avais cinq jours devant moi pour reprendre le collier.

François Tremblay

Au royaume de Rania

                                                                                          jeudi , 28 octobre 2010

Aéroport international de Amman - 20h57



Les services de Royal Jordanian en provenance de Paris furent irréprochables. Appareils confortables , propres et équipés des commodités d'agréments. Le personnel trié au volet porte un uniforme d'une élégance à faire rougir n'importe lequel des agents de bord d'Air Canada. Vous me direz que ce n'est pas difficile...


Le temps aidant, je me suis constitué une liste de qualité. Sous forme de palmarès, j'évalue le service en fonction de critères tels que la politesse, l'allure, l'efficacité et autres attentions. J'ai été sincèrement épaté par cette compagnie. Elle est dans mon top 10 !

Par contre l'aéroport de la reine Alia en banlieue d'Amman, laisse sincèrement à désiré. Moquettes sales, salons corporatifs aux tables brisées , chaises percées, etc. Le soin apporté au mobilier aéroportuaire est abominable.

Les indications...Même les locaux ne s'y retrouvent pas ! J'ai toutefois apprécié l'empressement marqué des policiers à vous souhaiter la plus cordiale des bienvenues en Jordanie. Cette petite touche de courtoisie rend l'arrivée peut-être un peu moins inconfortable.

J'ai décidé de prendre une chambre dans un hôtel de Madaba à environ 45 minutes de la zone aéroportuaire. Le village est entièrement consacré à l'art de la mosaïque. N'en croyez rien...Le gouvernement cherche à redorer la pauvre qualité de l'artisanat local par la création d'écoles des métiers d'art. L'initiative est louable mais force est de constater que le savoir des Nabatéens ne s'est pas rendu jusqu'ici.

Rendez-vous avec des investisseurs. Ces derniers m'invitent à Petra ! Wow ! Quelle beauté ! Ce n'est pas sans raison que cette merveille fut tant convoité par des hordes d'envahisseurs.


Popularisée par Indiana Jones et ses péripéties , la valeur touristique de ce joyau est vitale pour la santé économique du pays. Au contraire de ces voisins, la Jordanie n'a que peu de richesses et son climat désertique n'aide pas la cause des tentatives agricoles. Secteur fort, les produits cosmétiques tirés de la Mer Morte. Autrement, le pays ne dispose pas de pétrole et encore moins d'eau douce exploitable.



Ancien corridor reliant Damas (Syrie) à La Mecque, sont territoire actuel n'était autrefois qu'un lieu de passage. Les populations nomades originelles habitent le Wadi Rum , ce désert rocailleux au sable pourpre. L'État tente de sédentariser ces peuplades, mais y arrive avec une difficulté évidente.

Rêve d'enfance à portée, je prends les devants auprès de mes hôtes et je leur demande s'il y a possibilité de refaire la route empruntée par Lawrence d'Arabie entre le Wadi Rum et Aqaba. Quelques coups de fil et mon comparse Attayak m'attend à l'entrée du désert demain matin ! Ce n'est pas tous les jours qu'ont peut reconstituer une bataille à dos de dromadaire.



Le lendemain, Attayak est fin prêt pour me recevoir en m'offrant le vêtement traditionnel. Il me fournit  explications et  précautions nécessaires avant d'entamer cette méharée de trois jours.


Le voyage fut exténuant, mais inoubliable. Quelle aventure sur les traces de Lawrence . Il me reste une soirée et Aqaba me permettra de chasser cette odeur tenace de chameau !

Prochaine destination : Damas .

Cordialement,

François Tremblay

La Venise du Nord

                                                                                                     Dimanche, 10 octobre 2010
Musée de l'Ermitage - Saint-Pétersbourg - 14h23



Décidément, le soviet a le tempérament combatif avec une bouteille de vodka à la main. Une file d'attente à l'Ermitage et des bousculades pour entrer ont de quoi surprendre n'importe quel touriste débarqué de Montréal. Même les bonnes années de la rivalité Canadiens vs Nordiques paraissent tièdes à côté des altercations vues ici. Policiers et visiteurs s'enguelent et s'invectivent.

Esclavage des temps modernes, plusieurs oligarques s'offrent les services d'un jeune garçon pour attendre à leur place dans la file. Une vieille dame sans moyen offre sa soupe à l'eau aux touristes pour qu'ils puissent se réchauffer. Une simple ligne d'attente est devenue une industrie ! Je le dis avec une certaine dérision évidemment, la tristesse de la situation souligne la place faite è ceux qui n'on pu s'adapter au changement capitaliste.

Une fois à l'intérieur du palais impérial, c'est  la consternation. Pourtant affiché et subventionné par l'UNESCO à titre de patrimoine mondial de l'humanité, ce musée devrait normalement conserver ses oeuvres dans de meilleures conditions. Statuettes de Degas attachées sur socles par de la broche de fer , des tableaux d'impressionnistes accrochés au mur avec cordes et clous rouillés. Les employés du musée se font d'ailleurs un devoir systématique de vous empêcher de prendre des clichés des salles secondaires.

Je suis sorti dubitatif de cette visite. Comment autant de splendeurs peuvent-elles entreposées dans de tels lieux aux murs éponges et aux plafonds dégoulinants ?

La comparaison avec Venise se veut assurément surfaite, l'arrière du décor laisse apparaître un problème évident. Insalubrité notoire, itinérance, alcoolisme à chaque coin de rue ! La situation est troublante au premier abord. Il n'est pas rare de rencontrer un type complètement saoul aux arrêts d'autobus en matinée. Bouteilles et ordures flottent dans les canaux. Même à l'aéroport, j'ai eu droit à une serveuse de café en état d'ébriété probant.



Malgré tout, la ville de Tchaikovski recèlle de monuments,  hélas la conservation n'est pas à l'ordre jour...

C'est ainsi que mon périple en Russie s'est terminé. Je n'ai que rarement eu autant hâte de rentrer à la maison...

Prochaine destination, la Jordanie.

Cordialement,

François Tremblay

FT au pays des soviets

                                                                                                     mercredi ,13 octobre 2010

Aéroport international Vnoukovo - Moscou 11h27


Bien que rapide, le vol entre Berlin et Moscou m'a paru interminable. Turbulences et passagers russophones festifs ont été de vraies plaies. Inutile de tomber dans les clichés...J'en prends charge, les vols vers l'Europe de l'Est devraient s'effectuer sans alcool ! Disons qu'ils ont généralement la descente solide !

Mon amie Anna , conceptrice stratège pour un consortium forestier russe majeur, doit me prendre vers midi. Toujours complexe, l'inspection des douaniers russes. Souriants et courtois ils vous souhaitent la bienvenue (ironie). Cette fois, j'ai eu de la chance, j'ai passé les contrôles en moins de 30 minutes.


Mes bagages récupérés, j'aperçois Anna, cette belle russe aux allures de ballerine du Bolshoi. Elle me fait signe et son chauffeur vient nous récupérer à l'entrée du terminal. Une fois à bord de la Skoda modèle sport, Anna me présente l'agenda des visites de clients potentiels. D'une durée de trois jours, le périple en Russie doit me voir voyager entre Moscou et Saint-Pétersbourg. Vols intérieurs et transports locaux sont prévus. Il est important de noter que les déplacements d'étrangers en Russie sont scrupuleusement surveillés. L'émission d'un visa affaires ou tourisme ne se fait pas sans peine et une planification à long terme est nécessaire.



Dès 14 heures, une réunion est au programme avec les représentants des différents bureaux de commerce. Le temps de souffler un peu, Anna me fait faire un arrêt non loin de la place rouge où nous pourrons prendre une bouchée.


Incroyable, mais vrai, les natifs adorent la crème glacée par - 10 degrés Celsius ! Les vendeurs de glaces trouvent des acheteurs malgré le froid de canard. Je peux aussi vous confirmer les dernières nouvelles concernant la dépouille de Lénine. L'état de conservation du corps de l'homme de la Révolution prolétaire rencontre des difficultés. Scientifiques et conservateurs cherchent activement des solutions afin de stabiliser la putréfaction des tissus. Malheureusement, le cadavre aurait atteint un niveau de saturation et ses tissus ne pourraient supporter d'autres traitements sans en altérer l'apparence.



Mes rencontres passées, nous nous sommes rendus à mon hôtel pour y déposer mes effets personnels. L'agence m'a réservé une pension minable ! La famille était si sympa que j'ai décidé d'y demeurer. En raison d'un horaire chargé, je n'ai pu visiter autant que souhaité. J'ai tout de même eu la chance d'être reçu dans des bureaux gouvernementaux au Kremlin.



Moscou se développe tranquillement une vocation touristique. Les infrastructures touristiques moscovites accusent un sérieux retard sur celles du reste des grandes villes d'Europe. Il faut dire que 70 ans de communisme n'encouragent pas le développement des affaires internationales. Pour combler le manque de servitudes à vertus hygiéniques en centre-ville, les autorités ont installé une centaine de toilettes de chantier aux limites de la Place rouge. Imaginez un tel scénario ici ! Restaurants et hôtels ne sont toujours l'affaire que d'une minorité et beaucoup de travail demeure à faire afin d'améliorer l'offre gastronomique.

Avant de quitter pour la Venise du Nord, j'ai eu droit à un chocolat chaud onctueux et des grillades dignes d'une vidange d'huile !!!



Je dois vous quitter, Saint-Pétersbourg m'attend !

Cordialement,

François Tremblay